France. Après une année contrastée, l’industrie aérospatiale française confrontée à de nombreux défis en 2023

L’industrie aérospatiale française a fait preuve de résilience en 2022 avec la reprise du transport aérien mais le secteur a été confronté à de nombreuses difficultés dont l’importance pourrait s’amplifier cette année a prévenu Guillaume Faury, président du Gifas, le 5 janvier. La bonne nouvelle de 2022 c’est la reprise du transport aérien même si le trafic international est toujours en retrait au niveau global de -10% par rapport à 2019 et de -19% sur la seule année 2022. La fermeture de la Chine à cause de la pandémie de COVID-19 explique à elle seule ces baisses.

Pour autant, la reprise du transport aérien ne doit pas occulter les difficultés de la profession qui est confrontée à plusieurs défis comme la pénurie de matières premières et des composants, la hausse des prix de l’énergie, ou encore la pénurie de main d’œuvre (16 000 emplois sont à pourvoir…).  2023 pourrait être un cap difficile à passer pour quelques PME et TPE. Selon les données de la Banque de France la barre des 41.000 défauts a été franchie en 2022, soit une hausse de 48 % par rapport à 2021 et en 2023, ces défaillances pourraient encore accélérer avec la crise énergétique et renouer avec leur niveau d’avant le Covid. 2023 comme 2022 s’annonce donc comme une année complexe et contrastée avec de multiples défis à l’horizon. La supply chain est la peine et cela se ressent par exemple chez les constructeurs comme Dassault Aviation qui n’a pu livrer que 32 avions d’affaires l’an dernier contre 35 attendus. Selon ODDO-BHF, « ce niveau de livraisons illustre que la dynamique commerciale est intacte sur les bizjets malgré les problèmes de chaîne d’approvisionnement qui ne permettent pas à la société de répondre aussi rapidement qu’elle le souhaiterait à la demande ».

Les enseignements de la guerre en Ukraine. Le secteur de la défense s’est « élevée au sommet des priorités », selon Guillaume Faury avec la guerre en Ukraine. « Ce conflit a démontré qu’il faut avoir une vision à long terme dans la défense pour prévoir les grands systèmes d’arme qui feront la différence demain», estime-t-il.

L’espace, le point noir. Si la science a été à l’honneur l’an dernier avec les lancements de satellites scientifiques, 2023 annonce une période de crise avec l’arrêt des lancements de Soyouz russes depuis la base de Kourou, l’accident de vol de Vega C, les retards préoccupants d’Ariane 6 et donc le tuilage entre l’ancien lanceur Ariane 5 dont il ne reste que deux exemplaires à lancer et l’arrivée d’Ariane 6 fin 2023, voire début 2024. «C’est une crise sévère qui remet en cause l’autonomie de l’accès à l’espace des Européens», s’est inquiété Guillaume Faury, selon lequel il est indispensable de se mettre autour d’une table afin de définir une feuille de route commune. Cela dans un contexte concurrentiel inédit avec 60 lancements de SpaceX en 2022 et une centaine cette année.

 B.L.

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Bruno Lancesseur est rédacteur en chef la lettre AeroDefenseNews.net Pour nous contacter envoyez votre adresse mail à aerodefensenews@gmail.com
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