Les succès de SpaceX créent des remous tant en Europe qu’en Russie. Le récent succès du Crew Dragon du 3 août dernier a permis aux Etats-Unis d’envoyer deux astronautes vers la Station spatiale internationale (SSI) et de se libérer ainsi des Russes jusqu’alors unique solution avec le lanceur Soyouz tiré depuis Baïkonour. Quant à l’Agence spatiale européenne (ESA) elle a confié a SpaceX la prochaine mission du spationaute français Thomas Pesquet en mars 2021…Si le Crew Dragon confirme sa fiabilité, les Russes risquent d’en être réduit à envoyer uniquement leurs astronautes vers la Station avec le lanceur Soyouz. Une perte financière substantielle puisque le « siège » vers la Station est facturé environ $80 millions mais une perte également en termes d’images. Malmenée par les avancées de SpaceX, l’Agence spatiale russe Roskosmos a l’obligation de réagir et de faire rêver la communauté spatiale internationale, faute de quoi ses activités risquent d’être réduites aux missions russes. Sous pression, Roskosmos a annoncé qu’elle envisageait de ramener des échantillons du sol de Vénus et de développer un engin spatial réutilisable pour une centaine de lancements. « Pour remplacer l’actuel fusée Soyouz-2, nous élaborons une fusée au méthane. Elle sera développée dès le départ comme un ensemble réutilisable. Pas semi-réutilisable comme chez SpaceX, mais réutilisable, le premier étage sera réutilisable plus d’une centaine de fois », a expliqué Dmitri Rogozine, le patron de Roskosmos, dans un entretien à l’agence Ria Novosti. « Nos ingénieurs (…) ne veulent pas répéter ce que leurs collègues de SpaceX font, mais les surpasser », a-t-il ajouté. Autre priorité russe, selon M. Rogozine, retourner sur Vénus, planète où seules des sondes soviétiques se sont posées. L’objectif serait d’en ramener des échantillons et d’étudier et comprendre son atmosphère où l’effet de serre est considérable, à l’heure où la Terre est menacée par le changement climatique. Bémol à ces ambitions, Dmitri Rogozine a cependant relevé que les coupes budgétaires menacent ses ambitions. Le ministère des Finances prévoit de réduire de 60 milliards de roubles (690 millions d’euros) le budget spatial russe, ce qui s’ajoute à des coupes précédentes plus importantes encore.
Ce qu’il faut retenir de la semaine
La compagnie aérienne britannique British Airways a déjà enregistré 6.000 départs volontaires, dans le cadre de son plan de suppressions de 12.000 emplois, tandis que le reste de son personnel de cabine sera fixé sur son sort à partir de ce vendredi. Les employés dont l’emploi sera conservé pourraient subir des changements dans leurs conditions de travail et des baisses de salaires de 20%. Les pilotes de la compagnie ont eux approuvé un plan prévoyant des baisses de salaires temporaires de 20% pour limiter à 270 les licenciements secs. La compagnie, qui emploie 4.300 pilotes, envisageait initialement le licenciement de 1.255 d’entre eux et de licencier puis réembaucher les autres à des conditions moins favorables. Cinq mois après le coup d’arrêt brutal porté au trafic aérien en raison de la pandémie de Covid-19, British Airways ne tourne qu’à 20% de ses capacités de vols. Ses principaux marchés, les Etats-Unis et l’Inde, sont fermés et le secteur doit désormais composer avec la quarantaine imposée par le gouvernement britannique aux voyageurs en provenance d’Espagne. British Airways a subi une perte opérationnelle de 711 millions de livres au deuxième trimestre et consomme environ 20 millions de livres de trésorerie par jour.
Thales Alenia Space, société conjointe entre Thales (67 %) et Leonardo (33 %), a signé un contrat avec SES portant sur la construction des satellites de télécommunications géostationnaires SES-22 et SES-23. Ces deux nouveaux satellites sont destinés à fournir des services de radiodiffusion numérique directe en Amérique du Nord et seront basés sur la plateforme éprouvée Spacebus 4000 B2 dont la masse au lancement entrera dans la catégorie 3,5 tonnes. SES-22 et SES-23 sont les 11ème et 12ème satellites basés sur la plate-forme Spacebus 4000-B2 développés par Thales Alenia Space.
Amazon a obtenu l’approbation des autorités américaines pour déployer une constellation de plus de 3.000 satellites en orbite basse, censés fournir de l’Internet à haut débit partout dans le monde. Le Project Kuiper de Jeff Bezos, patron du groupe, compte 3.236 satellites. Il doit permettre d’amener de la connectivité
aux zones actuellement non couvertes. Il visera d’abord les zones blanches des Etats-Unis, puis dans le monde entier, et pourrait alimenter des réseaux sans-fils et 5G. Le projet ciblera en priorité les foyers, ainsi que les écoles, hôpitaux,
entreprises et d’autres organisations, et pourra rétablir les télécommunications en cas de catastrophe naturelle.
L’Agence spatiale européenne (ESA) a signé le premier contrat de développement des futurs satellites de surveillance du CO2 produit par l’activité humaine dans le cadre du programme Copernicus d’observation de la Terre. Cette mission, baptisée CO2M, doit conduire au lancement d’ici fin 2025 de deux satellites identiques (Sentinel 7A et 7B) qui permettront de discriminer les émissions de dioxyde de carbone provenant de l’activité humaine. Dans le détail l’ESA et OHB System AG ont signé un contrat pour la construction des deux premiers satellites qui composent la
mission. La valeur totale du contrat, dont OHB est le maître d’oeuvre industriel,
est de 445 millions d’euros. Thales Alenia Space (TAS) est chargé de la conception de la charge utile des deux satellites, représentant 257 millions d’euros sur la valeur totale du contrat.
L’avionneur brésilien Embraer a enregistré une perte nette de 315,3 millions de dollars au deuxième trimestre, après la rupture d’un accord avec Boeing et la chute des ventes d’avions commerciaux en raison de la pandémie de coronavirus. Embraer avait déjà essuyé une perte nette de 292 millions de dollars au premier trimestre en raison des premiers effets de la pandémie sur le secteur aéronautique. Ces mauvais résultats portent à 607,3 millions le total des pertes du constructeur depuis début 2020. Au deuxième trimestre, Embraer a livré 4 avions commerciaux et treize avions d’affaires, contre respectivement 26 et 25 au cours de la même période l’année dernière. Au cours du premier semestre, seuls neuf appareils commerciaux ont été livrés, contre 37 sur la même période en 2019.