Le transport aérien, sévèrement touché par la crise du Covid-19, s’attend à plusieurs années de vaches maigres. Les compagnies aériennes américaines commencent à publier leurs résultats du deuxième trimestre, un indicateur qui montre l’étendue des dégâts. La crise du Covid-19 a touché de plein fouet le transport aérien en raison du confinement de la population et la restriction des voyages à l’international. Bon nombre de liaisons entre les Etats-Unis et l’Europe sont en effet suspendues ou annulées faute de passagers depuis mars…
Les recettes tirées des vols de passagers ont par exemple baissé de 80% en juin par rapport à l’année précédente. Et avec les taux d’infection qui remontent et plusieurs Etats (Californie, Texas, Floride…) qui réimposent des mesures de quarantaine, la demande pour le transport aérien est de nouveau en train de ralentir. L’ensemble des compagnies aériennes américaines ont bénéficié d’une enveloppe de 25 milliards de dollars versés par le gouvernement pour les aider à faire face au plongeon brutal des achats de billets d’avion depuis le début de la propagation du Covid-19. Elles s’étaient engagées en échange à ne pas supprimer d’emplois jusqu’au 30 septembre.
Delta Air Lines a enregistré une perte de 5,7 milliards de dollars entre avril et juin, l’une des plus importantes de son histoire, alors qu’elle avait gagné 1,4 milliard à la même période l’an passé. Delta a vu le nombre de passagers dans ses avions chuter de 93% par rapport au deuxième trimestre 2019, faisant plonger les recettes de 91%. Résultat, le chiffre d’affaires de la compagnie au deuxième trimestre a plongé de 88%, à 1,47 milliard de dollars, soit 11 milliards de dollars de moins qu’au deuxième trimestre 2019. Quand aux revenus du troisième trimestre, ils ne devraient représenter que 20 à 25% de ceux de l’an passé à la même époque. Pour faire face à cette chute durable du trafic aérien, la compagnie prévoit notamment de se repositionner comme une « compagnie plus petite et plus efficace dans les prochaines années en accélérant la simplification de la flotte », avec une centaine d’avions de moins. Un nouveau plan de départs volontaires et de départs en retraite anticipés est également envisagé, alors qu’un premier plan, annoncé en avril, se termine ce mois-ci, et a été accepté par 17.000 salariés.
De son côté, United Airlines a d’ores et déjà prévenu qu’elle pourrait, dès le mois d’octobre, licencier jusqu’à 36.000 salariés.
American Airlines a pour sa part indiqué s’attendre à avoir 25.000 salariés de plus que nécessaire pour fonctionner à l’automne.
Et Southwest Airlines a averti ses salariés qu’il faudrait tripler le nombre de ses passagers d’ici la fin de l’année pour éviter des licenciements.
Le bilan des départs (volontaires et/ou contraint) risque d’être très, très élevé aux Etats-Unis cet automne et devrait concerner des dizaines de milliers d’employés. Une nouvelle consolidation des compagnies aériennes américaines est peut-être à prévoir. JetBlue vient de se rapprocher d’American, un premier pas ?
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