Défense. Les satellites Syracuse IV seront équipés de caméras de proximité

Dissuasion spatiale. C’est une première tech­nologique qui montre combien l’espace est devenu un enjeu stratégique pour la France. Les deux satellites du système Syracuse IV (Syracuse 4A et 4B) seront dotés de caméras de proximité réalisées par Sodern afin de détec­ter la présence d’éventuels intrus qui viendraient « fouiner » un peu trop près. « Ces détecteurs d’intrus permettront de savoir qui s’approche de nos satellites ; cela illustre la volonté des militaires français de protéger leurs outils stra­tégiques », explique sobrement un spécialiste du secteur spatial miliaire. Aucun  détails techniques n’ont été donnés sur ces caméras de proximité.

L’espace est aujourd’hui indispensable dans la conduite des opérations militaires (rensei­gnement, observation, télécommunications), tout comme dans la vie civile, et cette initiative confirme que la France prend très au sérieux les tentatives d’espionnage spatial comme ce fameux satellite espion russe Luch Olymp qui s’est approché un peu trop près d’Athena-Fidus en 2017 ; une affaire révélée publiquement seu­lement cette année par Florence Parly, ministre des Armées. Selon de nombreux observateurs nous ne sommes qu’au début des problèmes de conflictualité dans l’espace. « Dans l’espace, nos satellites sont parfois espionnés, brouillés, ou encore éblouis ; les moyens de gêner, neutrali­ser ou détruire les capacités spatiales adverses existent et ils se développent. Et comme pour le

cyber, c’est tout notre quotidien qui dépend de nos capacités spatiales », expliquait récem­ment Florence Parly, ajoutant « nous acquerrons une parfaite connaissance des objets qui les entourent, qui croisent leurs trajectoires. Nous devrons détecter et attribuer les actes sus­pects, inamicaux, voire hostiles à nos satellites militaires et nos intérêts spatiaux ». A l’horizon 2030, la France va développer ses capacités spa­tiales de défense et elle envisage d’envoyer dans l’espace des satellites « patrouilleurs » qui pour­raient être dotés de capacités offensives utilisées de manière graduée comme le brouillage du satellite ennemi, voire l’utilisation de laser. Les deux satellites Syracuse de la classe 3,5 tonnes à propulsion électrique doivent être lancés d’ici à 2022 et ils seront complétés à l’horizon 2030 par un troisième satellite pour répondre à l’accrois­sement des besoins.

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