La rédaction de la prochaine Loi de programmation militaire 2019-2022 (LPM) touche à sa fin, les grandes lignes sont tracées, l’armée peut être rassurée sur ce qui l’attend, tout comme les industriels. Toutefois, pour cette nouvelle LPM très attendue, il ne faut pas s’attendre à des annonces fracassantes, « il n’y aura pas de mesures de rupture, nous explique-t-on, l’idée de cette LPM est de conserver un modèle d’armée complet, c’est-à-dire la seule option envisageable compte tenu des incertitudes dans le monde actuel». Il ne faut donc pas compter sur des effets d’annonce, et encore moins de programme emblématique aux financements aléatoires.
La LPM sera dévoilé dans ses grandes lignes le 8 février, puis elle sera examinée en première lecture par les parlementaires à partir du 19 mars, ce qui leur laissera environ quatre semaines pour ajuster les textes. L’un des points clés de cette LPM sera probablement l’accélération de l’acquisition de certains matériels comme les avions ravitailleur ou encore les livraisons de véhicules blindés dès 2025 dans le cadre du programme Scorpion. Le consensus devrait donc primer même s’il faut s’attendre à quelques frictions ici et là entre les promoteurs de la consolidation du modèle et ceux qui militent pour que cette LPM soit plus ambitieuse. Mais dans ce domaine, ambition est synonyme de crédits et d’investissements supplémentaires… Ce qui dans le cadre actuel des finances de la France est inenvisageable d’autant que le gouvernement consent un effort exceptionnel comme le candidat Emmanuel Macron s’y était engagé en visant un budget de la défense à 2% du PIB à l’horizon 2025. A ce sujet, il n’échappe à personne, et surtout pas aux industriels, que l’objectif des 2% du PIB pour les armées sont fixés à 2025, soit le quinquennat suivant…
Il n’empêche, l’effort pour les armées est bien réel. «Les arbitrages sont là, rappelait récemment Florence Parly, ministre de la Défense, la volonté est claire : nos armées entament une remontée en puissance historique : 1,8 milliard d’euros supplémentaires cette année, 1,7 milliard d’euros chaque année jusqu’en 2022 et 3 milliards en 2023. Sur la période 2019-2023, ce sont au total près de 200 milliards d’euros que l’Etat investira dans sa défense et ses armées ». Mettre 1,7 milliard d’euros par an permettra de combler les trous capacitaires, notamment, alors que dans le même temps, les armées françaises ont encaissé des fermetures de bases et de régiments et qu’elles ont été (trop ?) sollicitées entre les OPEX et leur participation aux opérations comme Sentinelle.