« Compte tenu des réductions d’effectifs, nous sommes au taquet partout ». La Direction générale de l’armement (DGA) comme les autres administrations a dû revoir à la baisse ses ambitions, se réorganiser, tout en maintenant un niveau élevé de savoir-faire et surtout conserver les compétences humaines. Cela en pleine période d’austérité. Après le temps des efforts, le temps de récolter les fruits est aujourd’hui à portée de main : la DGA va recruter 160 personnes dès cette année sur un total envisagé de 500, s’est félicité délégué général pour l’armement, délégué général pour l’armement, lors de la présentation du bilan annuel de la DGA. Cette « vaguelette » d’embauches est générée principalement pour accompagner les commandes d’armement à l’export dont le montant a atteint 16 milliards d’euros en 2015, une «année historique, soit près du double de celui de 2014 » (8,20 mds, 6,87 mds en 2013 et 4,82 mds en 2012). Un record réalisé grâce aux ventes du Rafale en Egypte (24 avions commandés) et au Qatar (24 avions). La DCNS a par ailleurs signé avec l’Egypte un contrat pour une frégate multimissions FREMM, livrée en juillet, et des missiles.
Evoquant l’accord sur l’achat de 36 Rafale par l’Inde, conclu le 25 janvier, Laurent Collet-Billon s’est dit « très optimiste » quant à la concrétisation du contrat. «On n’est pas encore au bout, il y a encore des voyages qui sont effectués très régulièrement par des équipes industrielles liées au Rafale et celles de la DGA », a-t-il néanmoins tempéré.
Selon la DGA, qui a fait état de cinq contrats supérieurs à 500 millions d’euros en 2015, la zone Afrique/Moyen-Orient a représenté plus de 80% des contrats entrés en vigueur. L’année 2015 « n’est pas simplement un bon millésime (…) c’est un changement d’échelle qui est radical », a insisté Laurent Collet-Billon, qui vient d’être renouvelé à son poste pour la troisième fois. Il a notamment pointé la volonté des clients étrangers qui « demandent un service (…) un véritable partenariat qui s’inscrit dans le long terme entre leur ministère de la Défense et les services du ministère de la Défense français». Il s’agit là d’une «une tendance lourde». «Toutes nos compétences sont sollicitées», a-t-il poursuivi, soulignant que «l’effectif actuel de la DGA ne permettra pas de faire face à ces nouveaux besoins additionnels ». En poste jusqu’à la mi-2017 Laurent Collet-Billon va redonner des couleurs à la DGA d’autant que 2016 devrait être un millésime aussi bon sinon meilleur que 2015. Outre les Rafale, d’importants contrats sont négociations dans le domaine naval. B.L.