Les faits. Paris et Londres ont lancé aujourd’hui mercredi 5 octobre la phase d’études industrielles du futur drone aérien de combat franco-britannique en confiant à Dassault Aviation et BAE Systems des contrats de réalisation d’une durée de deux ans. L’engagement financier des deux pays d’un montant de 150 millions d’euros sera réparti entre les deux partenaires, puis, complété par des études nationales lancées en parallèle pour un montant 50 millions d’euros par pays, soit un total de 250 millions d’euros. Outre Dassault Aviation et BAE Systems, Rolls-Royce, Safran, Selex UK et Thales participent au projet qui permet selon eux de maintenir une base industrielle européenne dans le domaine de la R&D militaire et aéronautique.
Analyse. Ces contrats sont une nouvelle étape dans la mise en oeuvre du traité militaire de Lancaster House, conclu entre les deux pays en 2010. Cette volonté avait été réaffirmée par le président François Hollande et le Premier ministre David Cameron lors du Sommet franco-britannique de Brize Norton en janvier 2014. L’étude de faisabilité doit préparer le lancement du développement et de la réalisation d’un démonstrateur de drone de combat armé (non piloté) et définir ce que pourrait être l’aéronautique de combat européenne pilotée. Pour la France, il s’agit de l’après Rafale et de l’après Typhoon pour les Britanniques à l’horizon 2030.
Concrètement, cette phase «portera plus particulièrement sur les architectures de drones de combat, sur certaines technologies-clés (nouveaux capteurs et senseurs) et sur la définition des moyens de simulation destinés à valider les choix techniques et les concepts d’emplois, développer des niveaux de furtivité jamais atteints », précise-t-on à la Direction générale de l’armement. Les missions visées sont notamment des frappes en profondeur. Les industriels des deux côtés de la Manche ont deux ans pour dire si le souhait des deux gouvernements est faisable et surtout à quels coûts. Il n’a échappé à personne que la dimension économique et financière était omniprésente en particulier en Europe où les budgets de la défense sont particulièrement malmenés.
Le prochain rendez-vous franco-britannique sur ce sujet à fixé à 2016, où les responsables politiques et militaires des deux pays donneront ou non une suite à ce projet de drone de combat européen (UCAS-Unmanned Combat Air System). D’ores et déjà, Dassault Aviation a déjà le drone furtif Neuron, un démonstrateur servant à tester et développer des technologies qui pourraient servir un jour à un avion de combat sans pilote et de son côté, BAE Systems a développé so n homologue britannique le Taranis, avec Rolls-Royce, GE Aviation et QinetiQ.
B.L.