Avec le KC-390, Embraer part l’assaut du marché mondial des avions de transport militaire

 

le KC-390

le KC-390

Le plus dur est fait, il ne reste plus qu’à réussir le premier vol et convaincre les clients. A ce jour, six pays partenaires du programme ont déjà manifesté leur intention d’acheter le KC-390. Le Brésil bien sûr, qui a signé récemment pour 28 appareils, mais aussi la Colombie (12), l’Argentine (6), le Chili (6), le Portugal (6) et la République Tchèque (2). Mais au-delà de ces clients de lancement, Embraer veut également se tailler une part non-négligeable d’un marché auquel beaucoup d’experts prédisent une croissance soutenue compte tenu des besoins.

Moderne est flexible, le KC-390 est destiné aux marchés militaires mais Embraer ne se privera pas de le proposer sur certains marchés civils. Pour Embraer D&S, le KC-390 va disputer un marché de 728 unités pour 77 pays dans les vingt prochaines années. L’avionneur espère accaparer de 15 à 20% du marché mondial des avions de transport militaire. L’Afrique sub-saharienne, l’Afrique du Nord et l’Asie représentent les marchés les plus prometteurs dans le domaine. Embraer vise notamment le marché de renouvellement des Lockheed C-130 Hercules dont le parc est estimé à plus de 700 appareils. Le potentiel de ventes pour le KC-390 pourrait atteindre de 140 à 210 avions.

Dans ce programme clé pour le développement d’Embraer dans le secteur de la défense, l’avionneur brésilien et Boeing ont signé un accord commercial au titre duquel l’avionneur américain sera chargé des ventes du KC-390 aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et dans « certains pays du Moyen-Orient » que les deux sociétés n’ont pas souhaité révéler. Dans le cadre de l’accord signé par Embraer et Boeing, la division défense de l’avionneur américain sera non seulement responsable des ventes mais aussi du soutien et de l’entraînement en cas d’achat du KC-390 dans l’un de ces pays. Un soutien à l’export important qui rassurera les clients potentiels. Si tant est qu’ils aient besoin d’être rassurés.
Le programme KC-390 apporte non seulement une expertise dans le secteur de la défense à l’avionneur mais il va lui permettre, à terme, d’équilibrer ses ventes entre d’un côté l’aéronautique civile avec les avions d’affaires comme les familles Legacy et Phenom et les jets régionaux E-Jets, et de l’autre, une activité avions militaires avec le Super Tucano et bientôt l’avion de transport militaire KC-390. L’avionneur brésilien fait ainsi un pas supplémentaire entre ses ventes civiles et militaires, la panacée pour encaisser les cycles et ne pas être pénalisé par un retournement de marché. La division Embraer Defense & Security a été créée en 2011 et outre le Super Tucano et le KC-390, elle a grossi avec des acquisitions comme Artech, Orbisat, Visiona, Ogma, Harpia et Santos Lab. Boeing a déjà un lien avec la division défense d’Embraer au titre du programme LAS (Light Air Support), pour lequel l’US Air Force a choisi d’acquérir l’EMB-314 Super Tucano. Dans le cadre de ce contrat, pour lequel l’industriel Sierra Nevada est primo contracteur, Boeing agit en qualité de sous-traitant et assistera notamment les deux sociétés pour l’intégration de nouveaux armements sur l’avion d’attaque brésilien.

B.L.

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Bruno Lancesseur est rédacteur en chef la lettre AeroDefenseNews.net Pour nous contacter envoyez votre adresse mail à aerodefensenews@gmail.com
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