A Bruxelles, il semble que ce soit un secret de Polichinelle et on s’en doutait un peu depuis quelques semaines. Pour le remplacement sa flotte de F- 16, la Belgique s’est finalement tournée vers le F-35 de Lockheed Martin. Le montant du contrat s’élèverait à 2,9 milliards de dollars alors que le gouvernement belge a approuvé un budget de 3,5 milliards pour 34 appareils. Ce qui revient grosso modo à 85 millions de dollars le F-35… Un vrai prix d’ami. Mais ce prix ne comprend pas la formation des pilotes , des mécaniciens, des heures de maintenance, etc.
C’est une fois de plus un signal négatif donné de la part d’un pays européen alors que le Rafale de Dassault Aviation et l’Eurofighter étaient des solutions techniques tout à fait acceptables. De plus, les propositions industrielles formulées par Dassault et par le consortium Eurofighter (Royaume Uni, Allemagne, Espagne, Australie, Norvège et ltalie) étaient sans égal par rapport à l’offre américaine. Cela, le gouvernement belge et les lobbys flamands qui ont poussé pour le choix américain au détriment du Rafale de Dassault, voire de l’Eurofighter, vont le découvrir à leurs dépens. En effet, dans le « club F-35 », qui rassemble les pays clients, les industriels locaux sont prioritaires à condition d’être en mesure d’assurer la charge de travail. Or, dans cette affaire, contrairement aux concurrents européens, Lockheed Martin n’a promis aucun retour industriel pour l’industrie belge et celle-ci va devoir être très très compétitive face aux membres du «Club F-35» (Italie, Turquie, Royaume-Uni, Pays-Bas, Canada). Pour mettre à niveau ses équipementiers, le gouvernement belge va donc devoir investir dans les sociétés aérospatiales du pays. Un investissement que le gouvernement de Charles Michel s’est bien gardé jusqu’à maintenant.
Enfin, le plus délicat pour le gouvernement belge et en particulier pour le Premier ministre Charles Michel va être de trouver les bons mots pour expliquer cette décision de préférence a une solution européenne. On se régale d’avance. Mais le plus douloureux est probablement à venir pour nos voisins belges qui espèrent -encore?-, participer au programme d’avion de combat du futur (SCAF) aux côtés des Français, des Allemands, voire des Britanniques. Avec le choix du F-35 américain, il est clair pour de nombreux observateurs que la Belgique s’est exclue d’elle-même de ce programme structurant pour l’industrie aérospatiale européenne. Dommage.