Galileo : après le défi technique, le rendez-vous commercial

Le lancement réussi de quatre nouveaux satellites Galileo par Ariane 5 va donner un coup d’accélérateur au GPS européen lancé en 1999… Le système pourrait commencer à devenir opérationnel avant la fin de l’année. «L’objectif est de pouvoir afficher les services initiaux au mois de décembre», rappelle Jean-Yves Le Gall, président du CNES. Ce sont désormais 18 satellites de la constellation Galileo, prévue pour en compter 30 au total, qui sont en en orbite dont trois ont toutefois rencontré des problèmes techniques (une antenne mal déployée pour l’un et une mauvaise orbite pour les deux autres).

Projet emblématique de la Commission européenne, le système de navigation
Galileo vise à réduire la dépendance de l’Europe à l’égard du GPS américain, tout en améliorant les services rendus aux utilisateurs commerciaux et institutionnels grâce à une très grande précision. Les services complets sont attendus pour 2020. Les deux prochains lancements de satellites Galileo, prévus pour 2017 et 2018, seront également assurés avec une Ariane 5ES. Ensuite, Ariane 6 prendra le relais. Conçu plus récemment que le GPS américain, Galileo lancé par l’Union européenne en 1999, intégrera les dernières avancées technologiques, il offrira un signal plus précis et permettra de dater ce signal. Les systèmes concurrents de Galileo (le GPS américain, le Glonass russe ou encore le chinois Beidou) offrent une géolocalisation de 10 mètres et ne dispose pas de la datation du signal. «La concurrence va être dure face aux Américains, aux Chinois et aux Russes. Certes, nous partons en retard mais nous allons croître plus vite avec un service de meilleure qualité», avance Jean-Yves Le Gall.

Le marché des applications spatiales de Galileo est estimé à 90 milliards d’euros…selon les consultants qui analysent le marché. Une mine d’or pour certains d’autant que le marché mondial annuel des services et des équipements de positionnement est en croissance continue. D’ici à 2025, le marché européen devrait franchir le cap des 135 milliards d’euros et entraîner la création de nombreux emplois. Là encore, face à autant d’enthousiasme, le chiffre reste à confirmer. Les experts estiment que c’est en Extrême-Orient que se situent les plus grandes opportunités commerciales. «Il faut écouter les utilisateurs», temporise le président du Cnes. Il n’empêche que si l’intérêt technologique de Galileo est indéniable, il y a une vraie incertitude : les utilisateurs seront-ils prêts à payer pour le service Galileo et combien et combien. Quoiqu’il en soit, il y a bien un point sur lequel tout le monde est d’accord : les Européens ne peuvent pas être absents du segment de la géolocalisation par satellites, faute de quoi ils seraient sortis du marché et dépendants des Américains, des Russes ou des Chinois. Durablement. Galileo est donc une nécessité. CQFD.

Les quatre services de Galileo

D’une précision de positionnement au mètre près, le service ouvert (ou OS pour Open Service), librement accessible, s’adresse au marché de masse et est destiné à la navigation automobile et aux services de positionnement sur téléphones mobiles. D’une précision à l’échelle du centimètre, le service commercial (ou CS pour Commercial Service) est crypté et est destiné à des applications spécialisées. Il offrira des services garantis aux utilisateurs en échange d’une redevance.

Le service public réglementé (ou PRS pour Public Regulated Service), qui s’adressera aux utilisateurs remplissant une mission de service public, sera crypté et plus résistant grâce à ses mécanismes antibrouillage. Ce service trouvera une application dans le secteur de la sécurité, dans le domaine de la répression et dans les infrastructures stratégiques (par exemple : énergie, télécommunications, finances).

Le service de recherche et sauvetage (ou SAR pour Search and Rescue Service) mondial de Galileo aidera au transfert des signaux de détresse vers un centre de coordination des sauvetages.

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A propos aerodefensenews

Bruno Lancesseur est rédacteur en chef la lettre AeroDefenseNews.net Pour nous contacter envoyez votre adresse mail à aerodefensenews@gmail.com
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